Bruxelles
Nichée au cœur de la Belgique, Bruxelles est bien plus qu'une simple capitale administrative de l'Union européenne. Une fois descendu du train, les langues se mélangent, anglais, français, flamant, néerlandais et je ne sais pas si je dois parler ma langue maternelle ou celle de Shakespeare. Qu'importe, cela ne va pas m'empêcher de découvrir ses joyaux culturels ainsi que son histoire.
Au programme :
Porte de Hal
Palais Royal
Galeries Royales Saint-Hubert
Le carillon du Mont des Arts
Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule
La Grande Place
Manneken-Pis
Porte de Hal
Au Moyen-Age, Bruxelles comme beaucoup de ville d'Europe, était fortifiée. Le porte de Hal est l'une des 7 portes de la seconde enceinte qui protégeait la ville depuis le XIVe siècle.
Mais pourquoi y avait-il deux enceintes ?
Un premier rempart est construit vers le XIIIe, hélas, il est trop court pour protéger le territoire et pas assez solide pour repousser l'ennemi. Un siècle plus tard, il est décidé de construire cette seconde enceinte.
A la fin du XVIIIe, les 8 km de remparts sont démantelés mais la tour subsiste car à cette époque, elle est occupée par des prisonniers de guerre et plus tard il y aura aussi des criminels et des prisonniers politiques.
Vers la 2nde moitié du XIXe siècle, elle est rénovée, on lui ajoute une toiture mais surtout la façade est totalement remaniée dans un style Néo-Gothique. Si vous voulez voir à quoi elle pouvait ressembler avant les travaux rendez-vous du côté de la rue Haut.
Palais Royal
Aujourd'hui, résidence administrative et lieu de travail principal du roi, le palais royal est aussi un lieu de réception pour les ambassadeurs et autres invités de marque.
Mais quel est donc son histoire ?
Suite au congrès de Vienne tenue en 1814, Bruxelles devient une capitale royale mais n'a pas de palais digne de ce nom.
Guillaume Ier lance donc un concours d'architecture en 1816 pour édifier un palais à la place des deux hôtels particuliers. Mais par souci d'économie, le roi va demander à son architecte de trouver une solution pour relier les deux bâtiments.
L'idée est de faire enjamber la rue Héraldique par une galerie d'étage et de rénover la façade de l'Hôtel Bender pour le faire un peu plus ressembler à l'autre Hôtel. Hélas le manque de moyen et une différence de niveau entre les deux constructions ne va rendre le résultat très esthétique. A la fin du XIXe, Léopold II va faire rénover la façade en très mauvais état, les hôtels particuliers aux alentours sont rachetés et détruits pour laisser place à deux galeries.
Le palais est ouvert au public mais lors de ma venue il était en rénovation, je n'ai pas pu le visiter à ma plus grande peine.
Galeries Royales Saint Hubert
Les Galeries Royales Saint-Hubert, construites en 1847 sont les premières galeries commerciales du XIXe siècle. Elles représentent la prospérité et l'ambition de la Belgique nouvellement formée sous le règne du roi Léopold Ier. Ce projet révolutionne le concept de passage commercial en s'inspirant de la Renaissance italienne et en intégrant des éléments de technologie moderne tels que le fer et le verre.
Situées dans un quartier autrefois considéré comme « misérable », les galeries étaient destinées à assainir et moderniser le centre-ville, tout en créant un lien entre les différentes classes sociales. Le projet, soutenu par les autorités publiques et financé par une société anonyme est achevé en 18 mois, un temps record.
Elles offrent une luxueuse promenade avec des magasins, des lieux de divertissement, des cafés, des restaurants, des théâtres et même des appartements et des ateliers d'artistes.
Le carillon du Mont des Arts
Le carillon a été inauguré en 1958 à l'occasion de l'Exposition universelle de Bruxelles. Il a été conçu par le célèbre carillonneur et compositeur belge, Jef Denyn. Composé de 24 cloches, le carillon est logé dans une tour qui s'élève au-dessus de la place du même nom.
Le carillon du Mont des Arts est un élément important de la culture musicale de Bruxelles, offrant des concerts réguliers aux habitants et aux visiteurs. D’un jour à l'autre, deux airs folkloriques sont joués, l’un wallon, l’autre flamand et à certaine occasion peut retentir l'hymne national.
Un personnage surmonte le carillon, le jaquemart, un bourgeois coiffé d’un haut-de-forme à la mode de 1830, sculpture d’Henri Albada, sonne les heures.
Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule
En 1047, le comte de Louvain et sa femme dotèrent l'église St-Michel d'un chapitre de 12 chanoines et firent transférer les reliques de Ste-Gudule, qui se trouvaient précédemment dans l'église St-Géry. Par la suite, elle sera élevée au rang d’église collégiale, dédiée aux Sts Michel et Gudule. Mais la construction de l'église actuelle débute vers 1220-1250, sous le financement du duc Henri Ier. Au fil des siècles, elle va subir plusieurs campagnes de construction, divers aménagements et agrandissements.
Zoom sur la nef :
Le long de la nef vous pouvez voir les statues des 12 apôtres ainsi qu'une chaire baroque datant du XVIIe, c'est la plus ancienne de la ville dont le socle sculpté représente Adam et Eve chassés du jardin d'Eden et au sommet, la Vierge et l'Enfant transperçant le serpent. Elle suscita l'admiration de Victor Hugo, qui déclara : "Cette chaire est dans l’art un des rares points d’intersection où le beau et le rococo se rencontrent."
Cette cathédrale a un lien étroit avec la famille royale de Belgique car c'est dans ces lieux que les mariages et funérailles se déroulent.
La Grand Place
Cette place pavée et rectangulaire abrite des édifices emblématiques des pouvoirs municipaux, ducaux et les anciennes maisons des corporations. Elle connaitra les heures sombres mais aussi heureuses de l'histoire de la Belgique comme en 1523, les premiers martyrs protestants y sont brûlés par l'Inquisition ou encore en 1695 la plupart des maisons de la place sont détruites par les bombardements infligés par les troupes de Louis XIV.
Zoom sur l'Hôtel de Ville :
Construit en 3 temps au XVe siècle, c'est d'abord l'aile gauche et la base de la tour qui verront le jour, suivit de l'aile droite et enfin la flèche de la tour. Peu, touchez par les bombardements de Louis XIV, l'Hôtel de Ville bénéficiera quand même de restaurations ainsi qu'un agrandissement.
Franchissez le "portail percé" pour découvrir la cour intérieure. Admirez au sol cette étoile qui indique le kilomètre zéro de la Belgique ainsi que les deux fontaines en marbres représentant les 2 fleuves qui traversent le pays : la Meuse et l'Escaut.
La Maison du Roi :
A l'origine cette maison était en bois et l'on y vendait du pain. Au XVe siècle, elle est remplacée par un bâtiment en pierre qui abritait les services administratifs du duc de Brabant. À ce moment-là on l'appelait : Maison du Duc et c'est quand ce même duc devient roi d'Espagne qu'on la nomma Maison du Roi.
Charles Quint la fit reconstruire en style gothique tardif qui ressemble fort à celle que nous pouvons admirer aujourd'hui qui date de 1873 en style néo-gothique.
Les autres maisons sont celles des corporations reconnaissables avec leurs façades baroques, en voici quelques-unes :
Maison de la Chaloupe d'Or :
La maison de la Chaloupe d'Or était la maison de la corporation des tailleurs. Elle fut reconstruite par l'architecte Guillaume de Bruyn après les bombardements de 1695 comme l'indique le chronogramme situé sur le fronton qui se traduit par :
"
"Le tailleur restaure la maison qu'une fureur hostile avait anéantie par les flammes
Et il la dédie aux magistrats (de la cité)"
On peut aussi voir le buste de Ste-Barbe, patronne de la gilde des tailleurs qui date du XIXe siècle et à son sommet la statue de St-Hommebon de Crémone un autre patron des tailleurs, bénissant les passants de la Grand-Place.
La maison du cygne :
Elle est reconstruite grâce au financier Pierre-Fariseau dont on peut voir le monogramme au centre de la façade et l'architecte Corneille Van Nerven en 1698 inscrite là aussi sur la façade.
Au XVIIIe siècle, la corporation des Bouchers l'achète et modifie la partie supérieure en 1720 et inscrit tout en haut sous la statue centrale qui représente l'abondance :
"La maison que voici est rehaussée grâce à la laine"
N'oublions pas de remarquer au-dessus de la porte une magnifique sculpture d'un cygne.
La maison de l'arbre d'or :
Initialement, cette maison abrite la corporation des tanneurs au XVe siècle avant d'être celle des tapissiers et fini par devenir en 1638 la maison des brasseurs.
À son sommet, une statue équestre de Charles-Alexandre de Lorraine édifiée en 1752, gouverneur de la Belgique. Au niveau du tympan entre les deux lions couchés, un poème latin, à la gloire de Charles-Alexandre de Lorraine.
Manneken-Pis
Véritable symbole de la ville de Bruxelles mais connaissez-vous l'histoire de ce petit homme haut de 55.5 cm ?
La légende raconte que la ville résiste depuis plusieurs jours au siège d’envahisseurs qui ne parviennent pas à pénétrer dans l’enceinte de la ville et décident de l’incendier. Un jeune homme sortit de chez lui pour soulager une envie pressante, aperçut une mèche allumée par les assaillants qui tentaient de mettre le feu à la ville. Ne trouvant pas d’eau à proximité, il n’eut d’autre choix que d’uriner dessus pour l’éteindre et ainsi sauver la cité des flammes !
Pour le remercier, les bourgeois élevèrent une statuette reproduisant son geste héroïque.
Mais la réalité est beaucoup moins glorieuse. C'est enfaite une simple décoration ornant une fontaine qui approvisionne la ville au Moyen Âge, elle est réalisée par Jérôme Duquesnoy en 1619 mais aujourd'hui c'est une copie que nous pouvons contempler, la décision de ne plus exposer l'original vient de nombreux actes de vandalismes comme des vols ou des dégradations qui ont amené à mettre l'original à l'abri à la Maison du Roi.
Ma visite de la capitale ne s'arrête pas là, je pars maintenant à la recherche (car oui c'est une vraie chasse aux trésors qui m'attend) des maisons au style art déco disséminées un peu partout dans la ville.