Basilique St-Denis

Sortons de Paris pour nous rendre en Seine-Saint-Denis visiter l'ancienne abbaye royale de Saint-Denis. L’église abbatiale a été dénommée « basilique » dès l’époque mérovingienne. Ce qualificatif s’applique dès le IVe siècle aux églises dont le plan reprend celui des bâtiments civils romains à trois nefs, où l’on pratiquait le commerce et où l’on rendait la justice. En 1966, la basilique est élevée au rang de cathédrale.

Mais pourquoi n'a-t-elle qu'une seule tour ?

Fortement endommagée durant la Révolution, Napoléon Ier ordonne de faire les réparations les plus urgentes. La restauration est confiée à l'architecte Debret qui n'a aucune connaissance du style moyenâgeux. Il s'attèle à la flèche, mais il emploie des matériaux trop lourds qui vont déstabiliser l'équilibre de cette dernière. En 1846, elle s'affaisse si dangereusement qu'il faut la déconstruire et elle ne sera jamais reconstruite.

La basilique Saint-Denis
Nef de la basilique St-Denis

Avant de commencer la visite, un peu d'histoire.

Les basiliques sont souvent édifiées à l’extérieur des villes sur la tombe d’un saint, ici le premier édifice s’élève sur la sépulture de St-Denis, un évêque missionnaire. Le corps du saint attire de nombreuses inhumations princières dès la fin du IVe siècle, il va peu à peu devenir le tombeau privilégié des dynasties royales à la faveur du culte de St-Denis. Quarante-deux rois, trente-deux reines, soixante-trois princes et princesses, dix grands du royaume y reposèrent. Avec plus de soixante-dix gisants et tombeaux monumentaux, la nécropole royale de la basilique s’impose aujourd’hui comme le plus important ensemble de sculpture funéraire du XIIe au XVIe siècle en Europe. Mais la basilique de St-Denis n'a pas toujours été le “ cimetière aux rois ”, comme l’avait qualifié un chroniqueur du XIIIe siècle. Jusqu’au Xe siècle, l’abbaye a été en concurrence avec de nombreuses autres nécropoles, comme celle de St-Germain-des-Prés. Lors de l’avènement des Capétiens en 987, son rôle de nécropole royale s’affirme peu à peu et la plupart des souverains y reposent jusqu’au XIXe siècle ; même si pour des raisons politiques, religieuses ou personnelles, quelques rois comme Philippe Ier en 1108, Louis VII en 1180, Louis XI en 1483, Charles X en 1836 et Louis-Philippe en 1850 seront inhumés dans d’autres lieux. Louis XVIII, mort en 1824, est le dernier roi à reposer dans la basilique. 

En 1793, les révolutionnaires s’attaquent aux tombeaux mais la basilique échappe à la destruction totale. Puis Louis XVIII restitue à l’abbatiale son rôle de nécropole. Les travaux de restauration se poursuivent tout au long du XIXe siècle et sont dirigés notamment par les architectes François Debret puis Eugène Viollet-le-Duc à partir de 1846.

Tombeau de Charles V et de sa femme
Tombeau d'Henri IV
Gisant de Louis de Sancerre : connétable de France

Aux pieds des gisants, j'ai pu apercevoir des animaux soit des chiens ou des lions mais pourquoi donc ?
Le plus souvent ceux de femme, des chiens symbolisent la fidélité. Mais cette fidélité représente plutôt celle du chien-guide de l'âme du défunt dans les royaumes souterrains de la mort. Le lion, souvent aux pieds des hommes, représente la puissance, la force, mais aussi la Résurrection, car une légende assurait que le lionceau n’ouvrait les yeux que trois jours après sa naissance.

Gisant de Jeanne d'Évreux est placée entre ceux de Philippe V et Charles IV

Tous ces tombeaux et gisants sont vraiment magnifiques mais j'ai quand même eu des coups de cœur pour certains d'entre eux comme : la statue funéraire de Louis XVI et Marie-Antoinette que je trouve du plus émouvante et la finesse de la sculpture ; le gisant d'Henri II et de Catherine de Médicis pour les détails sculptés sur les vêtements de cette dernière et en tant que Nantaise je ne peux que trouver beau le tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne.

La statue funéraire de Louis XVI et Marie-Antoinette 
Gisant d'Henri II et de Catherine de Médicis 
Le tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne

Je termine ma visite avec la crypte qui a été construite en 775 au temps de Charlemagne. Le but était d'organiser un circuit sous le chœur pour que les pèlerins puissent plus facilement se recueillir sur les tombeaux des Saints martyrs. Au IXe siècle, la crypte est agrandie vers l'Est dans le but d'y placer des reliques du Christ. On met aussi à jour une fosse vide de corps.

La crypte

Pour écrire ces lignes sur la basilique, j'ai dû faire de nombreuses recherches sur des sites du gouvernement ou des monuments historiques et j'ai été surprise de voir que les informations divergeaient beaucoup voir même je ne trouvais pas ce que je cherchais comme si elle nous cachait encore de nombreux mystères.