La Villa Savoye
Je fais un saut dans le temps en passant au XXe avec la découverte de la Villa Savoye. Pourtant pas une grande fan du XXe mais bizarrement je suis une admiratrice de Le Corbusier que j'ai découvert la première fois en visitant non loin de chez moi à Rezé la Maison Radieuse et je suis littéralement tombée amoureuse de son architecture !
Cette villa construite à la demande d'Eugénie et de Pierre de Savoye, administrateur d'une société de courtage d'assurance qui souhaitaient une maison de campagne, pour cela ils vont faire appel à Le Corbusier qui est déjà connu.
En 1928, la ville de Poisy c'est la campagne et le terrain des Savoye est une prairie entourée d’arbres avec une vue dominant la Seine, Le Corbusier décidera de toucher le moins possible à cet environnement. Après cinq propositions faites dont la première qui sera refusée car trop onéreuse à réaliser, c'est une version simplifiée du premier projet qui sera retenu. De nouveaux matériaux, comme le béton ainsi que de nouvelles techniques de construction vont être expérimentés.
Zoom sur le salon :
Situé au 1er étage dans les espaces d'habitations, ce salon de 86m² dispose d'une grande baie vitrée coulissante qui donne sur la terrasse. Les murs colorés agissent selon Le Corbusier sur l'Homme et crée des ambiances.
Du côté du mur bleu, les Savoye avait installé la salle à manger et du côté du mur saumon, le salon
La famille constate rapidement après son installation dans la villa que l’eau pénètre dans les pièces par les lanterneaux et le long de la rampe, et la villa est difficile à chauffer. Le couple découvre au fur et à mesure des malfaçons, dont ils se plaignent en envoyant des lettres de réclamation à Le Corbusier. Ces désagréments forceront la famille à ne venir qu’aux beaux jours.
Zoom sur la cuisine :
Elle aussi située au 1ᵉʳ étage, elle dispose de placards et de passe-plats. Les rangements et les plans de travail carrelés donne l'impression d'un laboratoire mais cela rend la cuisine plus fonctionnelle et surtout hygiénique. Des espaces étaient dédiés à l'électroménager.
Après la déclaration de la seconde guerre mondiale le couple Savoye se réfugie quelques temps à Poissy puis en mai 1940 rejoint la province. La villa est réquisitionnée par les Allemands, qui en font un point d’observation stratégique sur la vallée de la Seine et les usines Ford pendant l’occupation. À la Libération c’est l’armée américaine qui s’y installe.
Zoom sur la chambre d'amis :
Cette chambre dispose de sa propre penderie ainsi que de son cabinet de toilette. Quant à la salle de bain, elle est accessible depuis la chambre d'amis mais également depuis la chambre du fils grâce à un système de double porte que j'avais déjà pu voir à la cité Radieuse.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la maison est très endommagée : vitres cassées, radiateurs gelés, parquet abîmé, tout est à refaire pour la famille ! Ils renoncent à se lancer dans les travaux et choisissent de transformer la propriété en exploitation agricole avec la maison comme lieu de stockage. Eugénie Savoye vient régulièrement y chercher fruits et légumes. Dans les années 1950, la ville de Poisy est en pleine croissance, elle achète la maison et les terres dans l'idée de faire de la villa, un lycée.
Inquiétés par le projet de la ville de Poissy de raser la villa, des architectes se mobilisent et constituent un comité pour sa sauvegarde. En 1959, le ministre de la Culture, André Malraux, prend des mesures pour conserver la villa, que la ville cède à l’État avec un terrain de 1 hectare. Les restaurations commencent.
Depuis ce classement, il y a eu deux autres programmes de restauration et des recherches sur la polychromie des murs grâce aux photos, archives ou encore analyse, ont permis de découvrir qu'il y a eu jusqu'à 8 couches successives de peinture.
Zoom sur la chambre des maîtres :
Cette chambre de 60m² est composée d'une entrée, d'une salle de bain d'inspiration orientale avec sa méridienne carrelé et de la partie nuit. La place du lit est suggérée par une alcôve formée par deux poteaux.
Zoom sur les extérieurs :
Avec Le Corbusier le toit n’est plus une simple protection, mais un nouvel espace habitable. L’architecte crée sur le toit plat, un véritable jardin suspendu invisible depuis l’extérieur. C'est un lieu de réception, de détente avec sa table fixe et son kiosque semi-ouvert qui permet de s’abriter des intempéries.
Le solarium est protégé des vents dominants avec son mur arrondi comme un paravent de béton.
Source :