Maisons-Laffitte
Cette maison de plaisance fut construite dans la première moitié du XVIIe siècle, elle incarne la transition entre la Renaissance et l'architecture classique.
En 1633, René de Longueil (1597-1677), haut magistrat au parlement de Paris, décide de se faire construire un château à la hauteur de son rang sur le domaine familial situé à Maisons-sur-Seine, l'actuel commune de Maisons-Laffitte. Cette résidence de villégiature, s’inscrit dans une stratégie d'élever le statut social de sa famille et elle doit être suffisamment fastueuse pour accueillir le roi. Pour cette construction, il choisi de confier le chantier à François Mansart (1598 – 1666).
Le château fut visité dès son achèvement par Louis XIV et la cour. Lors de sa première visite, le 20 avril 1651, le jeune roi n’a que 13 ans, il reviendra deux fois, en 1662 puis en 1671. Charles Perrault le décrit comme « l’une des plus belles choses que nous ayons en France », le château et le parc seront le théâtre de grandes fêtes, en présence de la famille royale. Ses descendants, continueront de perpétuer ses fêtes ainsi que l'ascension de leur famille. Sous Claude de Longueil (1668-1715), le château devient un lieu de promenade pour la cour. Quant à son fils, Jean-René (1699-1731), quatrième marquis de Maisons, amoureux de sciences et de lettres, il accueille le jeune Voltaire dont il est l’un des protecteurs.
En 1777, le comte d’Artois (1757-1836), le frère de Louis XVI et futur Charles X achète le château dans le but de recevoir et s’adonner à un de ses plaisirs, la chasse. Il confie les travaux d’embellissement à François-Joseph Bélanger. Mais hélas, l'arrivée de la Révolution Française empêcheront l'achèvement des travaux, le prince quitte la France. En 1791, des scellés sont apposés sur le château qui passera cette période de troubles sans autres dégâts notables que la vente de l’ensemble du mobilier.
En 1804, le maréchal Lannes (1769-1809) un militaire proche de Napoléon Bonaparte, acquiert le château. L’architecte de Lannes, œuvre à la remise en état et à la modernisation du château, principalement l’aile droite. Après le décès du maréchal lors de la bataille d’Essling, le 31 mai 1809, sa veuve, la duchesse de Montebello, parvient à conserver le domaine jusqu’en 1818, où elle le cède à Jacques Laffitte qui va en faire sa demeure de villégiature.
En 1833, Jacques Laffitte est menacé de faillite, il va donc vendre les deux tiers du parc et faire détruire les écuries pour vendre les décombres comme matériaux de construction.
En 1900, le château est menacé de déconstruction par un promoteur immobilier mais grâce à la mobilisation des habitants de la ville, le château va être sauver avec l'intervention de l'état qui va le racheter et le faire classer Monument Historique. Il sera petit à petit rénové et remeublé.
La pièce la plus exceptionnelle est le cabinet aux miroirs destiné aux soirées poétique ou musicale. De forme circulaire, elle est composée de 160 miroirs de Venise, on peut voir sur le lambris qui la décore les initiales M et R pour René de Longueil et Madeleine Boulenc de Crevecoeur sans oublié la coupole peinte et le parquet marqueté représentant des motifs floraux et géométriques fait à partir d’une centaine d’essences de bois auxquelles viennent se mêler étain, nacre, os ou encore malachite.
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