Le Havre

Après ce petit tour bien agréable, direction Le Havre. Je n'avais hélas pas entendu beaucoup de commentaires positifs à son égard. Je pensais donc entreprendre la visite d'une ville inintéressante et peu agréable à explorer. 

Clocher de l'église Saint-Joseph

De loin, le clocher de l'église Saint-Joseph, ne ressemble en rien à ceux que nous avons l'habitude de voir en France. 

En arrivant, au pied de cette grande dame de 107 mètres faite de béton dont les vitraux de l'extérieur sont presque invisibles et pourtant elle en possède 650.

Fan de vitraux, pour la vie qu'ils peuvent donner aux églises, on peut dire qu'ici je suis servie. En entrant, je trouve cette atmosphère à la fois intime et chaleureuse grâce à cette lumière qui les traverse donnant ainsi ces couleurs orangées à ce lieu de culte, nous faisant oublier qu'il n'est faite que de béton.

L'intérieur de l'église St-Joseph

Le clocher fut imaginé par Auguste Perret, comme étant le premier monument visible par les passagers venant des Etats-Unis. 

Il y a deux autres monuments que je vous invite à aller visiter tout comme moi si vous venez découvrir Le Havre : la maison de l'armateur et l'appartement témoin d'Auguste Perret qui est l'architecte qui va faire renaître la ville. Commençons par ce dernier.

Vue extérieure des immeubles

Plongeons dans les années 50. Dès l’entrée, je trouve un espace de vie où tout est conçu pour optimiser la lumière naturelle et résolument moderne à commencer par la cuisine totalement équipée à la pointe de la modernité des années 50.

La cuisine

Le salon était considéré comme le lieu où « la vie familiale doit tenir dans une grande pièce commune ». Séparé de la cuisine et du bureau par des cloisons pliantes et coulissantes, puis de la grande chambre par une porte à deux battants, c'est l'axe central de l'appartement.

Le salon

Le bureau communique sur le vestibule et ensuite sur la salle de bain certaines familles ont surement transformé cette pièce en une chambre spacieuse.

Le bureau

Véritable révolution pour l'époque, une salle de bain qui reste dans les années d'après guerre encore peu présente dans les maisons et encore moins avec une baignoire dont les anecdotes ne manquent pas : transformée en un lieu de stockage à pomme de terre ou encore comme lit de fortune c'est pour vous dire qu'à cette époque les gens n'avaient vraiment pas l'habitude de l'utiliser.

La salle de bain

Dans la chambre parentale beaucoup de rangement avec ses placards intégrés. Permettant largement de placer le linge de maison mais aussi les vêtements de la famille.

Dernière pièce de la maison, la chambre des enfants assez spacieuse pour pouvoir accueillir deux et proche de la porte d'entrée pour qu'ils puissent aller jouer dans la cour centrale de l'immeuble.

La chambre des enfants

J'ai adoré visiter cet appartement témoin dont la ressemblance avec la cité radieuse m'a frappé. Il reflète bien l'état d'esprit et le mode de vie d'après-guerre et permet comprendre le visage actuel de la ville du Havre. Je fais maintenant un bond dans le passé avec la maison de l'armateur.

La maison de l'armateur est une demeure du XVIII siècle située au Havre qui fut la propriété de plusieurs négociants. Elle résiste aux bombardements grâce à une bombe incendiaire dont le souffle va éteindre les flammes qui la consumaient. La façade néo-gothique, s'élève sur cinq étages. En entrant à l'intérieur la première chose qui me frappe c'est ce puits de lumière autour duquel est construit la maison. En le voyant, la première chose qui me vient à l'esprit c'est sa ressemblance avec le clocher de l'église St-Joseph.

Puits de lumière

La visite débute au deuxième étage avec la cuisine installée à cette étage mais à l'origine, elle se situait certainement au rez-de-chaussé.

La cuisine

L'armateur y avait aussi installé son bureau ainsi que la salle de négoce qui abrite maintenant une collection traitant du commerce triangulaire et de la fin de l’esclavage. 

Bureau de l'armateur
Salle de négoce

Au troisième étage, les appartements de la famille avec la chambre de Monsieur et de Madame qui possède un parquet aux formes géométriques et de six essences de bois différents. Cette dernière communique avec le grand salon dont le sol sublime encore plus la pièce.

Chambre de Monsieur
Parquet dans la chambre de Madame
Chambre de Madame
Le grand salon
Parquet du grand salon

Dans sa continuité, le salon de musique qui montrait ainsi aux convives de nos hôtes la richesse de ses derniers. De plus sa position dans la maison permettait ainsi de pouvoir profiter de la musique depuis le grand salon et la salle à manger.

Le salon de musique

La salle à manger dont la forme circulaire est ornée de bas-reliefs en stuc qui présentent les quatre saisons sous les traits de Cybèle une divinité d'origine phrygienne, adoptée par les Grecs et les Romains, personnifiant la nature sauvage. 

La salle à manger

Au quatrième étage, la chambre des hôtes qui permettait ainsi de pouvoir loger les invités venant quelques jours en villégiature au Havre. Elle offre tout le confort nécessaire dont un cabinet de toilette caché derrière la porte qu'on peut apercevoir sur les photos.

La chambre des hôtes

Une bibliothèque et un salon de lecture viennent égailler les longues soirées d'hiver des propriétaires et de leurs invités. 

La bibliothèque
Le salon de lecture

Le cabinet des cartes et des plans possède de nombreuses cartes identiques à celles que notre armateur avait pu utiliser pour préparer les voyages de ses bateaux lors de leurs expéditions.

C'est une magnifique verrière qui m'accueille au dernière étage de la maison ainsi qu'une vue sur le puits de lumière. 

La verrière
Puits de lumière

Mon avis :
Ma visite de la ville prend fin et pour ma part j'ai été très agréablement surprise de voir tout ce qu'il avait à explorer ici. Elle est loin d’être aussi "moche" que beaucoup de gens le prétendent, je pense plus qu'elle ne ressemble à aucune autre ville avec son église et ses constructions en béton sorties de l'imagination de l'architecte Auguste Perret.