Abbaye de la Sauve-Majeure
Construite en 1079 par l'abbé bénédictin Gérard de Corbie, cette imposante abbaye va rapidement croitre grâce aux soutiens des ducs d'Aquitaine et aux pèlerins se rendant à St-Jacques de Compostelle.
Et pourtant aujourd'hui, nous avons sous les yeux que les vestiges d'une abbaye abîmée par l'Histoire !
Alors que l'abbaye prospère, la guerre de 100 ans est aux portes de la ville précipitant son déclin et son abandon jusqu'en 1660 où des moines y font renaitre la vie monastique mais un nouveau coup dur arrive : la Révolution transformant l'abbaye en une immense carrière de pierres.
Zoom sur la nef :
Cette grande arcade qui nous accueille date de 1460.
Levez les yeux pour admirer 2 médaillons incrustés en 1231 à l'occasion de la cérémonie de consécration de l'église abbatiale, ils représentent St-Mathieu et St-Jude. À l'origine, il y en avait 12, représentant les apôtres mais il n'en subsiste plus que 6 aujourd'hui.
Chaque apôtre tient une petite église et l'instrument de son supplice.
De 1837 à 1910, l'abbaye abrita successivement : une institution catholique, un collège Jésuite et la 1ʳᵉ école normale d'instituteur de Gironde. En 1840, elle est classée monument historique avant d'être acquise par l'État en 1960.
Zoom sur la tour clocher :
La base de la tour est carrée mais elle s'élève ensuite sur un plan octogonal, les différents types d'ouvertures permettent d'alléger l'ensemble monumental.
Les 157 marches encore aujourd'hui accessibles permettent d'avoir une vue panoramique sur le village.
Zoom sur le chevet :
Il est édifié au début du XIIe siècle, c'est la partie la plus ancienne de l'abbaye dans lequel on peut admirer 3 types de chapiteaux :
Les chapiteaux figurés qui représentent des figures humaines ou animales
Les chapiteaux ornementaux avec des représentations de végétaux
Les chapiteaux historiés qui racontent des scènes de la Bible
Zoom sur la salle capitulaire :
Aussi appelé la salle des chapitres, c'est ici que les moines se réunissaient tous les jours pour lire des chapitres de la règle de St-Benoit, on y prend des décisions importantes comme élire le nouvel abbé suite au décès du précédent ou encore avoué ses pêchés devant la communauté. Au-dessus se trouvait le dortoir des moines.
Zoom sur le scriptorium et le cloitre :
C'est ici dans le scriptorium que se retrouvaient les moines copistes et enlumineurs. A l'étage se trouvait le dortoir mais hélas aujourd'hui il ne subsiste plus rien du scriptorium ni même du cloitre qu'on peut malgré tout encore imaginer.
Ce dernier fut construit à la fin du XIIIe siècle, c'était un espace de méditation et de prière pour les moines avec au centre un jardin entouré d'une galerie carrée couverte à 2 niveaux. En plus de sa fonction spirituelle, il permettait de desservir les différentes pièces de l'abbaye, à l'étage d'accéder au dortoir.
Zoom sur le réfectoire :
Il ne reste plus que ce grand mur avec ses grandes ouvertures de styles gothiques, c'est ici que les moines partageaient leur repas en écoutant le chant des autres moines. Cette portion de mur avait été recouverte par une autre maçonnerie datant du XIXe siècle qui fut redécouverte en 1910 après un violent incendie.
Mon avis :
Même si le temps et l'Histoire ont eu raison de ce chef-d'œuvre, on peut encore parfaitement imaginer sa grandeur et je vous recommande d'aller l'explorer rien que pour la qualité de ses chapiteaux.