Abbayes de Maillezais et de Nieul

Aujourd'hui cap vers le sud de la Vendée : je vous emmène découvrir l'abbaye de Maillezais et l'abbaye Royale de Nieul 

Maillezais est à l'origine une île boisée sur laquelle, Guillaume d'Etoupe, duc d'Aquitaine et comte de Poitou dispose d'une résidence de chasse. Lors d'une battue, un sanglier se réfugie dans les ruines d'une chapelle, Emma, l'épouse de Guillaume y voit un signe de Dieu et décide d'y ériger un monastère, nous sommes au alentour de 970 sur la commune de St-Pierre le Vieux.

Façade Sud : les bâtiments de l'hôtellerie

Mais vers l'an mil, le fils d'Emma, Guillaume le Grand, confie l'île et la forteresse de son père à l'abbé Théodelin. Ce dernier décide de raser les bâtiments militaires et de transférer le monastère à l'emplacement actuel de l'abbaye de Maillezais. Le religieux, cherche aussitôt à obtenir de saintes reliques. Il ira jusqu'à tenter de dérober une dent de St-Jean-Baptiste.

La "cave à sel" qui se situe dans le sous-sol des bâtiments de l'hôtellerie

Il finira par obtenir de la part du comte du Mans les restes de St-Rigomer devenant très vite l'objet d'une véritable vénération lors de pèlerinages. L'abbaye figure parmi les plus puissantes du Poitou, cette richesse suscite la jalousie des seigneurs voisins qui l'incendient et la pillent. 

L'abbaye

Elle deviendra la dernière demeure de certains membres de la famille Poitiers-Aquitaine comme Guillaume VI, Eudes ou Guillaume le Grand. 

Les bâtiments de l'hôtellerie 
Le réfectoire des pèlerins se situe dans le bâtiments de l'hôtellerie 
La cuisine des hôtes se situe dans les bâtiments de l'hôtellerie juste à côté du réfectoire des pèlerins

L'année 1317, le diocèse de Poitiers est divisé en trois transformant l'abbaye en une cathédrale. Jusqu'au XVIe siècle l'abbaye continue de s'agrandir et tient une place importante dans le Bas-Poitou sur le plan religieux, économique ou encore artisanal qui prendra fin avec les Guerres de Religion. 

L'abbatiale

Comme beaucoup de monuments, elle est abandonnée au XVIIe siècle car le siège épiscopal est déplacé à La Rochelle en 1666 et vendue. comme bien national en 1791 pour devenir une carrière de pierres en 1800.

Heureusement, nous pouvons encore l'admirer aujourd’hui grâce à nos érudits du XIXe et au département de Vendée qui poursuit depuis 1996, sa restauration et sa mise en valeur. A quelques kilomètres, une seconde abbaye mais royale et c'est celle de Nieul. Construite un peu plus tard vers 1069, par Airaud, fils probable du seigneur de Talmont

L'église abbatiale

En 1141, elle accueille Aliénor d'Aquitaine; reine de France puis d'Angleterre. Grâce à elle, l'abbaye se voit accorder le statut d'abbaye royale et connaît une période de grande prospérité. Les Guerres de Religion causent très vite sa ruine. Le chœur, le réfectoire, la salle capitulaire et les cuisines sont massivement détruits. Les moines quittent les lieux, malgré les efforts de réhabilitation entrepris par l'abbé Pierre Brisson dans la première moitié du XVIIe siècle.

Focus sur les différents lieux qui ont subsisté :

Le dortoir possédait à l'origine une voûte en berceau brisé dont on peut encore voir quelques vestiges aux extrémités de la pièce. De même les ouvertures, nous prouves que la hauteur du sol à été réhaussé de près de deux mètres lors de la réhabilitation faite par l'abbé Pierre Brisson.

Le dortoir

Le cloître date du XIIe et c'est le seul cloître roman complet de l'ouest de la France. 

Le cloitre

La salle capitulaire comportait à l'origine deux nefs à trois travées qu'on peut encore apercevoir sur le mur ainsi que les deux bases des piliers centraux au sol. Des restes de peinture, nous indique qu'elle était entièrement peinte.

La salle capitulaire (au dessus) et les traces de peinture (en dessous)

Juste à côté la chapelle voûtée probablement située à la place d'une partie du chauffoir.

La chapelle voûtée

La visite des lieux se finit par les vestiges du réfectoire qui était encadré par la cuisine qui donnait sur le cellier et par le chauffoir. 

Vestige du réfectoire

Malgré les nombreuses modifications faites par l'abbé, l'abbaye est peu à peu délaissée et la vie monastique y disparaît. A la Révolution française, terres et bâtiments sont vendus comme biens nationaux. En 1968, le Conseil Départemental de la Vendée rachète l'abbaye et lance un grand projet de restauration et de mise en valeur.